L’histoire de la Bretagne est indissociable de celle des toiles de lin et de chanvre produites dans la région.
Le lin, une vieille histoire qui reste d’actualité.
Il y a plus de 30 000 ans, le lin était déjà utilisé dans le textile.
100 ans avant J.C., les gaulois cultivent beaucoup le lin. Avec sa fibre, ils tissent leurs voiles de bateaux. Les druides, personnages très importants, portent des tissus de lin de très grande qualité.
Du XVIème siècle au XVIIIème siècle, le lin et le chanvre, l’or bleu et l’or vert, sont cultivés en Bretagne pour leurs fibres utilisées principalement dans la fabrication de toiles. Leur transformation et leur commerce génèrent une activité économique intense. La Bretagne est alors l’une des premières provinces toilières françaises. Les graines de lin importées de Lituanie, via la Baltique et les Flandres, par le port de Roscoff, sont semées dans les sols fertiles de la côte nord.
Les différentes étapes de transformation des fibres sont réalisées par des paysans et constituent une activité de complément.
Les toiles sont ensuite exportées vers l’Angleterre et l’Espagne par les ports de Saint Malo, Morlaix et Landerneau.
Les toiles de chanvre produites, équipent une grande partie des marines européennes, les toiles de lin sont exportées vers l’étranger. Cette activité toilière a des conséquences importantes sur le plan économique, démographique et artistique. En témoignent les imposantes maisons à lanternes et à pan de bois et les enclos paroissiaux, dont la construction a été possible grâce au marché florissant et aux exportations. Les belles demueres anciennes de Roscoff doivent beaucoup à ce commerce.
Au début du XIXème siècle, le textile breton est violemment concurrencé par les filatures anglaises, belges et du nord de la France; le coton prend son essor, la marine à voile sombre…
Pour enrayer le déclin de la production de toile, des marchands léonards créent en 1845 la Société linière du Finistère, basée à Landerneau. Elle fait venir des machines d’Irlande et d’Angleterre et des écossais pour encadrer la production. Elle emploiera jusqu’à 2 000 salariés, 4 000 en comptant la sous-traitance. La société est liquidée en 1891.
Actuellement, le lin et le chanvre n’occupent qu’une place marginale dans la production mondiale de fibres naturelles largement dominée à près de 75% par le coton.